Chronique de l'objet

Nettoyage d'automne

A l’arrivée de l’automne comme du printemps, nous ressentons souvent le besoin de faire le tri, de ranger, de faire un bon nettoyage de la maison comme du corps !

Dans ces moments-là, je vais à l’encontre de ma fâcheuse tendance à amasser tout et n’importe quoi, et je me questionne souvent ce qu’il en est de mon rapport avec ces objets…

 

L’autre jour, par chance ! Je suis tombée sur un podcast génial d’une super émission (LSD) sur France Culture intitulée : « Ce qui reste : Vie et mort des objets » c’était PA-SSIO-NNANT ! Dans ces moments-là, mon esprit se met à foisonner, il part dans tous les sens, c’est très stimulant et j’avais envie de partager ce moment avec vous.

 


Tous ces objets qui nous entourent, nous rassurent

Au commencement, on peut dire que les objets avaient tous une utilité, on fabriquait un objet parce qu’on en avait BESOIN POUR VIVRE. Cependant, très vite, on retrouve dès la préhistoire, des « objets-pour-être-beau » colliers, bracelets, peignes etc. Que nous retrouvons à chaque étape de l’histoire de l’être humain. Ensuite, on rencontre les « objets-rituels » nécessaires selon notre religion ou nos croyances, puis les « objets-coutumes » comme par exemple les petits couverts en argent gravées offerts pour les naissances, les « objets-cultures » comme les livres ou les instruments de musique, les « objets-récréatifs » pour s’amuser. Aujourd’hui, nous sommes aussi entourés d’« objets-déco », il y en a pour tous les goûts et pour toutes les pièces de la maison et du jardin. Je dois certainement en oublier ! 

Tous ces objets qui nous entourent, nous rassurent. On les chérit ou on les déteste. On commence par les choisir (ou pas !), on les expose ou on les cache pour mieux les retrouver, on les trie, on les range, on les assemble… Ils nous donnent souvent un sentiment de sécurité.

D’ailleurs, lorsque l’on arrive dans un endroit sans objet, on peut avoir une sensation de vide, on dit parfois que l’espace est  froid ou « sans vie ». Qu’on s’entende bien ! Cela n’empêche pas d’être minimaliste et de vivre dans un lieu harmonieux et agréable !

Chacun crée l’espace dans lequel il vit pour s’y sentir bien. Que l’on remplisse l’espace en amassant les objets, que l’on donne une place précise à chacun d’eux ou que l’on aime la liberté des grands-espaces, on raconte quelque chose de NOUS et de notre rapport au monde.

 

Les objets ont la valeur qu'on leur donne

 Des objets de toutes époques nous entourent, toutes tailles, toutes formes, toutes matières… Ceux qui prennent de la valeur avec le temps et ceux qui en perdent… Associés les uns aux autres, s’ils pouvaient parler, ils dévoileraient tout de notre vie ! 

Les objets acquièrent alors la valeur qu’ON leur donne qu’elle soit sentimentale ou tout à fait pratique, et parfois ils ont une importance capitale dans notre vie.

Cette importance peut aussi varier selon leur provenance : le cadeau d’une personne très chère, un souvenir de voyage, un héritage, même un objet trouvé dans un moment particulier peut, par fétichisme, obtenir une véritable valeur symbolique.

Lorsque j’étais enfant, je m’inventais tout un tas « d’objets portes-bonheurs », il y avait ceux que je pouvais transporter partout (un porte-clé Renault donné par mon père), ceux qui trônaient dans ma chambre comme des trophées (je pense à trois petits chiots en porcelaine prenant des poses différentes, précieux à mon coeur) ou ceux que je cachais jalousement pour être sûre qu’ils ne tombent pas dans les mains espiègles de ma soeur (mon journal intime, un collier fantaisie offert par ma mère). J’ai toujours aimé les objets…

Chacun d’entre nous entretient un lien personnel aux objets. Certains les considèrent comme une partie d’eux-mêmes, témoins de leur vie passée et présente. On peut parler à un objet comme on parlerait à un ami très proche (pas trop quand même ça pourrait sembler bizarre hein !) D’autres ne sont pas matérialistes et leur accordent peu d’importance. En revanche, nul de peut omettre que ces objets, pour la plupart, nous survivent… Alors, ce rapport que l’on entretient avec eux nous parle-t’il de notre propre rapport avec la vie ?… La question mérite d’être pensée ! 

 

Connaitre l'histoire des tissus est fascinant !

Aujourd’hui, avec Sylvie, ma collègue Cousarde, nous récupérons et amassons tous les textiles possibles et imaginables pour leur offrir une seconde vie. Notre moment de prédilection est de connaitre l’histoire de ces tissus, et c’est fascinant ! Cela leur donne une valeur toute particulière et le sens de notre travail s’en trouve décuplé !

 

L’autre jour, on nous a donné un tissu tout spécial. Il avait été emporté dans l’unique valise que ses propriétaire transportaient en fuyant la guerre de Hongrie en 1919. Vous imaginez l’œil que nous portons alors sur cette merveille !

 

Une autre fois, Sylvie venait de finir un sac. Comme nous proposons toujours aux gens qui nous donnent des tissus, elle envoie la photo du sac à la personne concernée. Celui-ci était confectionné avec une broderie autrefois faite par sa mère, coordonnée avec soin. Quelle surprise quand celle-ci nous apprend que c’est le jour de l’anniversaire de sa mère et qu’elle prend ça pour un signe en nous remerciant chaudement ! C’est toujours une immense joie de participer à ces petits bonheurs !

 

Si vous souhaitez perpétuer l’histoire d’un de vos textiles, ça sera un plaisir pour nous de nous en occuper !

Chez Les Cousardes, on fait dans la dentelle, et pas seulement !